ATLANTA

Christopher Johnson McCandless est le fruit d’une union basée sur un mensonge dans un système capitaliste, où la réussite repose sur des valeurs matérialistes créatrices d’un bonheur factice, dont le jeune homme ne semble pas vouloir en faire partie. Dans la scène de la remise des diplômes de l’Université d’Emory, la caméra nous montre à voir une foule d’étudiants portant l’uniforme de circonstance dont Christopher est mêlé mais il s’en dissocie par sa singularité. En effet, la masse estudiantine est vêtue d’une toge et d’un mortier, attributs caractéristiques de cette cérémonie dans les universités américaines. Les étudiants sont appelés un à un par leur nom pour recevoir ce papier attestant de leur réussite scolaire quand vient le tour de Christopher qui, se distingue des autres par son arrivée théâtrale. Il court, saute sur l’estrade, reçoit son diplôme et regagne son siège. Cette entrée en scène affirme sa personnalité anticonformiste et laisse ainsi entrevoir une critique de l’uniformité sociale dont le philosophe et sociologue Herbert Marcuse, dans son ouvrage L’Homme unidimensionnel, souligne le caractère annihilant de toute expression contraire conduisant à une uniformisation de la société.

Suite à l’obtention de son diplôme et la scène du restaurant, Chris quitte son appartement et décide de rompre tout lien avec son passé en découpant sa carte d’identité, sa carte bancaire et en donnant une majeure partie de son argent à OXFAM, une association caritative qui lutte contre la famine et la pauvreté dans le monde. Il coupe ainsi toute appartenance à une société politique et économique.Il changera de nom et deviendra Alexander Supertramp.